" Ce qu'on dit de soi est toujours poésie " a dit Ernest Renan , auteur français prolifique. À ceci, il laisse entendre qu'on a toujours tendance à se faire voir sur ses meilleurs jours aux yeux de l'autre, aux yeux du monde. Tendance que Maryse Condé , elle-même, a choisi de renverser par le biais de son roman autobiographique La vie sans fards.
À travers ces pages, l'auteure antillaise, a laissé tomber son peignoir pour offrir à son public le beau spectacle de la nudité de sa vie, déroulée en Europe(France) puis en Afrique (plusieurs pays consécutifs). Elle retrace des galères de mariage cahotique, de grossesses atypiques, de mère célibataire; de métier d'enseignante mal rémunéré dans différents pays africains... Continent dont elle profite également de faire découvrir des aspects géopolitiques, économiques, sociaux et culturels assez percutants.
Si le roman La _vie_ _sans_ fards est la caricature d'une femme à la fois naïve, instruite et ambitieuse, aux prises avec les vicissitudes de la vie, il est aussi un prétexte de l'auteure pour partager la naissance et la trajectoire d'une vocation palpitante, celle de l'écrivain.
Puisque la lecture d'une oeuvre relève toujours de ce voyage initiatique, riche en aventures à valeur inépuisable dont chaque lecteur s'en laissera imprégner à sa guise, je vous laisse le soin de trouver cette oeuvre et vous laisser emporter par ses vagues d'émotions intarissables. Ce qui vous sera aussi un prétexte de saluer le départ de cette femme extraordinaire qui nous a laissée un peu trop tôt.
Nadège DORESTIN
Posté à 23 mai 2024